Actualités

TAXI News – Juin 2024

rue de Paris aux façades colorées

Chers lectrices et lecteurs,

À la RATP, des conducteurs de bus ou de métro profitent de leurs temps de repos pour devenir chauffeurs VTC, certains le font même pendant leurs arrêts maladie.

Magazine Taxi News de juin 2024

Cliquez pour télécharger votre magazine

C’est une note interne de la RATP qui dénonce la double activité de certains chauffeurs de bus pour arrondir leurs fins de mois en devenant chauffeurs VTC. Leur expérience leur permet d’éviter la formation et l’examen des VTC, ils ont le diplôme par équivalence. « Ça existe depuis très longtemps », s’est exprimé un chauffeur VTC qui se plaint de la concurrence déloyale. « On n’a plus de boulot. Est-ce que moi demain, je peux aller conduire un bus ? J’ai passé une formation pour obtenir la carte VTC et eux, ils l’ont par équivalence, c’est injuste. Ils exercent ce deuxième métier avant ou après leur service, pendant leur jour de repos, voire durant un arrêt maladie ou un accident de travail. ».

Cette pratique, plutôt mal vue chez les agents de la RATP, existe depuis des années, confie un responsable syndical. « Tous les managers sont au courant », affirme un conducteur, puisque ces agents vont jusqu’à garer leur voiture VTC sur les parkings de la RATP. « Ils le font pour compléter un salaire trop faible.» Le droit du travail n’interdit pas les salariés d’exercer une deuxième activité professionnelle non salariée, mais la RATP a fait le choix de le refuser à ses agents pour des raisons de sécurité, puisqu’elle ne peut pas vérifier qu’ils respectent leur temps de repos. Ils risquent la révocation et l’obligation de rembourser les indemnités perçues en cas d’arrêt maladie. La direction de la RATP, veut minimiser le phénomène en prétendant qu’il s’agit seulement d’une trentaine de cas.

Je plains les pauvres VTC, qui après avoir fait subir une concurrence déloyale aux taxis, subissent une concurrence déloyale de certains salariés de la RATP.

Pour continuer sur le thème de la concurrence déloyale, les chauffeurs G7 des Yvelines dénoncent une concurrence déloyale. Selon eux, depuis fin avril, ils subissent la concurrence de leurs homologues parisiens et voient leur chiffre d’affaires baisser. Ils ont appris fin avril 2024 qu’ils n’étaient plus prioritaires… dans les Yvelines. Antonio Neto rappelle qu’un taxi yvelinois n’a, quant à lui, pas le droit de prendre un client à Paris, mais juste celui de le déposer dans la capitale. 

Si jusqu’à présent « la G7 jouait le jeu », selon Antonio Neto, il semble que les règles ont changé en quelques semaines. Ce président de l’UPTAC dit : « À Paris, les taxis parisiens ont laissé la voie publique aux VTC. Ils ont beaucoup moins de boulot. Ils en recherchent donc ailleurs. » Saïd Gassmi Président des taxis de Saint-Germain-en-Laye de 2020 à 2024, abonde dans le même sens : « Dans les Yvelines, il y a 50 chauffeurs qui sont affiliés à la G7.

En face, à Paris, il y en a 9 300 qui lui paient chacun 400 € par mois. Le choix est vite fait. » Ce professionnel de 50 ans regrette le comportement de la G7. « Il y a quatre ans, on lui a dit : “ok on bosse avec vous, mais vous nous donnez la priorité des courses dans les Yvelines”. Aujourd’hui, la G7 viole le règlement. Elle dit qu’elle n’est pas responsable. Depuis le début du mois de mai, Saïd Gassmi dit avoir vu le nombre de ses courses diminuer fortement, malgré tout il dit : « Je n’ai pas envie de cracher dans la soupe. G7 fait preuve de rigueur et possède une grosse force de frappe commerciale, elle a modernisé le métier. Le problème, c’est qu’aujourd’hui elle ne respecte plus les règles du jeu.

J’espère qu’on pourra s’asseoir autour d’une table et trouver un compromis. »

Sans que rien ne le justifie de façon directe, l’activité économique et particulièrement le nombre de courses des taxis et des VTC a baissé depuis janvier, au début on pensait que c’était lié aux dépenses des fêtes de fin d’année, puis aux vacances de février, mais mars, un bon mois en général n’a pas été à la hauteur, cette baisse s’est poursuivie en avril et mai. Or, dans ces conditions, il est plus facile de trouver des responsables. Les VTC ont pointé du doigt les agents de la RATP, et les taxis des Yvelines, les taxis parisiens. Certes dans les deux cas il y a une part de vérité, mais la baisse d’activité y est pour beaucoup, alors que tout le monde s’attendait à une activité débordante vu les JO de juillet. Espérons que le mois de juin sera enfin à la hauteur.

Au nom de toute l’équipe de Taxi News, je vous souhaite un bon mois de juin, et espère vous retrouver début juillet..

Alexandre Sejdinov

To Top