Edito
Chers lectrices et lecteurs,
Je suis content de vous retrouver après deux mois d’absence.
Comme vous le lirez, nous n’avons pas chômé ni en juin ni en août, nous avons réalisé un entretien avec Mohamed Tombari et Ahmed Senbel. Deux points de vues différents, mais probablement complémentaires.
Enfin, l’article 2 de la loi de Grandguillaume a été publié : « Art. L. 3120-6.-I.-Les personnes intervenant dans le secteur du transport public particulier de personnes, dont les centrales de réservation mentionnées à l’article L. 3142-1, communiquent à l’autorité administrative, à sa demande, toute donnée utile pour :
1° Le contrôle du respect des dispositions législatives et réglementaires relatives à l’accès aux professions du transport public particulier de personnes, à leurs conditions d’exercice et aux activités de mise en relation mentionnées au titre IV du présent livre…. »
En gros, ça permet de savoir si les VTC sont en conformité avec la loi, à condition que les autorités compétentes en fassent la demande. C’est de la poudre aux yeux. Mais c’est mieux que rien, les syndicats pourront toujours demander un contrôle de l’Etat.
Que voulez-vous, nous vivons une drôle d’époque. Les lois ne sont pas appliquées, sauf si vous êtes taxi, on va venir vous embêter s’il vous manque la gaine opaque ou une ampoule, par contre le clandestin qui accoste les passagers à Orly ou Roissy on ne lui fait rien.
Même notre Président se fait traiter de noms d’oiseaux par le président américain ou par des proches du président brésilien. Les gens n’ont plus ni honte, ni peur, il a raison, Mohamed Tombari.
Mais c’est la bouteille à moitié vide, il faut aussi voir la bouteille à moitié pleine, Ahmed Senbel nous dit que la G7 n’arrive pas à satisfaire toutes les demandes de taxi et c’est vrai que nous constatons et que vous constatez que la situation du taxi parisien s’est améliorée. Les VTC viennent en masse remplir les écoles de taxi et c’est ce qui me fait penser que l’avenir du taxi c’est les chauffeurs VTC.
Je veux profiter de cette tribune pour saluer et remercier tous vos collègues anonymes qui « twittent » dès qu’il se passe quelque chose qui peut nuire à la profession, ils sont comme vos anges gardiens, ils scrutent les réseaux sociaux et réagissent immédiatement.
Vous lirez dans ces pages que ceux qui nous promettaient le véhicule autonome du futur pour 2020 ou 2021 reviennent sur leurs promesses et préfèrent évoquer une dizaine ou une vingtaine d’années. Après tout comme disait Charles Pasqua : « Les promesses ne tiennent que ceux qui les entendent ».
Carlos Tavares (PSA, Peugeot, Citroën, Opel) a affirmé au journal des Échos que la voiture autonome était trop coûteuse, pour le constructeur certes, mais surtout pour le propriétaire du véhicule « Compte tenu du coût additionnel de la technologie, le coût de la voiture devient tel que celui qui peut se la payer n’est de toutes les façons pas derrière le volant, mais plutôt sur la banquette arrière ». Et pour cause, le prix des caméras et radars nécessaires serait trop important par rapport à celui de la voiture. Pour ceux qui suivent mes éditoriaux depuis plusieurs années se rendent compte aujourd’hui que ni la voiture autonome n’arrivera pas, que ni la licence de taxi ne disparaitra pas et que le taxi à de l’avenir. L’uberisation nous vient de l’autre côté de l’Atlantique, mais elle est déjà dépassée, car elle n’a rien de bon.
Il faut toutefois continuer à maintenir un service de qualité vis-à-vis des clients habituels et vis-à-vis des touristes, car c’est le consommateur qui mettra fin aux pâles copies des taxis.
Enfin, je ne peux vous quitter sans évoquer la baisse continuelle à la Bourse de l’action Uber et la perte de plusieurs milliards de dollars… et ce n’est pas fini (mdr).
Je vous souhaite une excellente reprise et vous donne rendez-vous début octobre.
Alexandre Sejdinov