Chers lectrices et lecteurs,
Voici un numéro exceptionnel de Taxi News dont l’équipe est allé s’entretenir avec le secrétaire du syndicat le plus ancien du taxi puisqu’il existe depuis 134 ans, il s’agit du syndicat des Cochers Chauffeurs Cgt-Taxis. Karim Asnoun, secrétaire de ce syndicat, nous a accueilli au sein de leurs locaux qui se situent au 3 Rue du Château d’Eau, 75010 Paris (la bourse du Travail au 1er étage). Dès le début de l’entretien nous sommes surpris par l’aisance des réponses de Karim à nos questions, et nous constatons que l’homme connaît son sujet et ne cherche pas ses mots. On y évoque bien sûr entre-autres le « diable » du taxi qu’est Uber.
Uber une société qui n’a aucune considération pour les chauffeurs qu’elle utilise, et qui espère les remplacer par des robots le plus vite possible, elle baisse ou augmente ses tarifs selon ce que bon lui semble. Les clients commencent à se détourner d’Uber. Les investissements colossaux d’Uber dans la voiture autonome est une course contre la montre et tout laisse penser qu’Uber disparaitra avant l’arrivée de la voiture autonome. Prévue pour une date incertaine. Il y dix ans je lisais qu’en 2018 seraient mis en circulation des avions capables de relier Paris Tokyo en trois heures…j’attends toujours. Lors de la sortie de l’Airbus A380 toute la presse était dithyrambique et voilà qu’on annonce son abandon. Alors oui, il y a et il y aura des voitures semi automatiques pour rouler seules en ligne droite ou sur autoroute, mais dans Paris aux heures de pointe sur la place Charles de Gaulle c’est une autre histoire. Déjà se pose le problème de l’alimentation en électricité des voitures électriques, je m’explique : si dans un avenir proche on augmente le nombre des voitures électriques il sera nécessaire d’augmenter la production électrique. Mais comme en même temps (ça vous rappelle quelqu’un) on veut passer du nucléaire vers les énergies renouvelables et propres, cette transition prendra des décennies et le nombre des véhicules électriques augmentera proportionnellement. Il est probable mais incertain que d’ici 50 ou 60 ans la moitié du parc européen soit constitué de véhicules électriques. Le gros problème auquel sont confrontés les ingénieurs qui travaillent dans les projets des voitures autonomes est la météo, par temps sec les capteurs de la voiture autonome fonctionnent à peu près correctement, même si l’accident du véhicule Tesla en juillet 2016 a causé la mort du passager en pleine journée ensoleillée, selon Tesla il y avait trop de luminosité ce jour !!! Chercher l’erreur. Mais des ingénieurs nous disent que par temps de pluie ou de neige ou de verglas les capteurs peuvent être empêchés « de voir » et la voiture autonome ne peut plus fonctionner, allez savoir qui nous dit la vérité. En tout cas il y a chez l’humain ce qu’il n’y aura jamais dans une machine, une part d’irrationnel qui lui permet de faire le bon choix. Un autre problème que rencontre le logiciel de la voiture autonome c’est le choix que les institutions décisives devront faire un jour, par exemple en cas de défaillance du véhicule et avant l’impact, le logiciel devra être programmé pour qu’il décide qui doit mourir, le ou les passagers qui sont dans la voiture ou le ou les piétons qui traversent la chaussée. Aussi incroyable que cela puisse paraître c’est pourtant un vrai problème éthique qui n’est pour le moment pas tranché. Ensuite en cas d’accident qui est responsable, le constructeur, la météo, la chaussée, la signalisation, la ville, l’Etat, le piéton ? En attendant l’hiver n’as pas encore dit son dernier mot, soyez prudents sur les routes et rendez-vous début avril.
Alexandre Sejdinov